40 milliards de FCFA alloués pour l'entretien routier en 2023 au Caméroun
(Agence Ecofin) - Le linéaire du réseau est estimé à 121 884,7 km, mais les ressources d’entretien et de maintenance demeurent insuffisantes. Résultat, 51,14% des routes du pays sont toujours en mauvais état, contre 48,86% en bon ou moyen état.
Selon les chiffres révélés le 25 novembre 2022 à l’Assemblée nationale camerounaise par le Premier ministre Joseph Dion Nguté, seulement 810 km de routes ont été entretenues au Cameroun au cours de l’année courante. 378 km de routes bitumées plus précisément, et 432 km de routes en terre.
Considérant le linéaire total de routes du pays, que le ministère des Travaux publics évalue à 121 884,7 km à fin 2021, il ressort que seulement 0,6% des routes camerounaises ont été entretenues en 2022.
De l’aveu même des responsables du MINTP, l’entretien routier est parmi les parents pauvres des dotations budgétaires. Pour 2022, ils estimaient à 800 milliards FCFA les besoins financiers pour assurer un entretien routier optimal, seulement 41,4 milliards FCFA ont été budgétisés, permettant d’entretenir environ 13,8% du réseau national.
Le 22 août, le directeur général des études techniques dans ce département ministériel, Donnat Takuete, a révélé que le programme d’entretien routier pour l’exercice 2023 devrait être établi sur la base d’un budget prévisionnel de 39,8 milliards FCFA. Même si à cette enveloppe s’ajouteront les reports des ressources non engagées en 2022, le montant final devrait avoisiner les 41,4 milliards FCFA, soulignant une nouvelle fois la maigreur des budgets alloués à l’entretien routier dans le pays, par rapport à des besoins plutôt immenses.
Manque de ressources financières
Afin d’inverser cette tendance, avait-il annoncé, le gouvernement entend non seulement concéder l’entretien routier, mais aussi implémenter sa nouvelle stratégie de durabilité des routes en terre, qui constituent plus de 93% du réseau routier national. De manière globale, cette stratégie vise à améliorer la portance du matériau meuble constituant la couche de roulement de ces routes, limiter l’influence du trafic par la maîtrise et le contrôle de la circulation des poids lourds, maitriser et limiter l’influence des conditions climatiques sur la route, etc.
Mais, souligne-t-on au MINTP, les actions à mener dans le cadre de cette stratégie « devront être accompagnées de mesures de gouvernance que sont une plus grande rigueur dans l’exécution des travaux, le respect strict du cahier de charges bien établi au préalable, et une densification de la surveillance du réseau et des interventions d’urgence ».
Selon les responsables de ce département ministériel, le retour d’expérience obtenu après les premières années d’implémentation de la stratégie aboutira à l’élaboration d’un « guide technique de l’entretien des routes en terre, ressortant les spécificités techniques, les problèmes rencontrés, les solutions optimales appropriées ainsi que le protocole de mise en œuvre par zone écologique ». Tout ceci, croit-on au ministère des Travaux publics, permettra de prolonger la durée de vie des routes en terre après un entretien au coût optimisé.
Source : agence ECOFIN - 03/12/2022